Les critères climat et ESG, facteurs de performance pour les ETI visant une introduction en bourse ?

Organisé par Chapter Zero France en collaboration avec Euronext

Ce webinaire est en lien avec notre partenaire EURONEXT qui a publié en septembre un guide élaboré avec l’Institut de la Finance Durable « Préparation d’une IPO : guide des bonnes pratiques ESG ». 

La table ronde est éclairée aussi par l’exemple concret de la société Hoffmann Ciment Green, côtée sur Euronext Growth depuis 2019. Son modèle économique est basé sur la décarbonation du secteur de la construction. L’IPO lui a permis de formaliser son plan d’actions autour des critères ESG et de déployer à l’issue  sa stratégie ESG.

Le contexte de ces dernières années est rappelé et le changement de paradigme avec une très forte collecte nette des fonds ESG ainsi qu’une croissance à deux chiffres sur chaque trimestre. En 2022, cela représentait 20% des collectes de fonds contre 12-13% en 2021. Des gestionnaires européens envisagent d'exclure les fonds non-ESG dès 2024.

L'introduction en bourse (IPO) est une étape importante pour une entreprise, souvent liée à un nouveau cycle de développement dans la vie de la société, offre divers avantages tels que l'accès aux capitaux et une plus grande attention du public. Cependant, elle entraîne une surveillance accrue de la part du régulateur et des investisseurs.

La préparation d’une introduction en bourse ne se limite pas aux aspects financiers, il s’agit de préparer l’execution de la stratégie pour cette nouvelle étape après l’IPO, sa mise en œuvre effective et efficace.

Pour gérer habilement cette transition, les entreprises doivent mettre en place un cadre solide de gouvernance d'entreprise, souvent nouveau qui intègre les aspects climatiques au centre de la stratégie, au cœur des débats du conseil.

Des messages clés :

Jérome Caron (Hoffmann Green Cement Technologies) : l’ESG doit être pragmatique : tous les plans d'actions et décisions intégrant ces critères servent l'entreprise et le modèle économique, et doivent être créateurs de valeur. L'ESG ne doit pas être un domaine d'experts mais doit être l'affaire de tous pour être intégré aux décisions quotidiennes et à l'ADN de l’entreprise. 

Aude Contamin (CDC Croissance) :  nous sommes passés en quelques années d'un ESG qui existait pour remplir les cases, à un ESG qui est au cœur de la stratégie business de l'entreprise. Les investisseurs suivent de manière précise les engagements pris notamment en matière de trajectoire de réduction d’empreinte climatique. Si les conseils et équipes de de management ne se soumettent pas à cet exercice, elles courent le risque de ne pas avoir accès aux financements à la fois en haut et bas de bilan.


Stéphanie Arnaud (Rothschild & Co Equity Market Solutions) : le mot-clef est anticipation, cela prend du temps de collecter des indicateurs climat et ESG, de préparer une feuille de route, et d’obtenir un rating. Anticiper 18 à 24 mois avant l'IPO permet une fluidité pour la mise en oeuvre de la stratégie après la cotation. Cela nécessite souvent des équipes dédiées, les relations investisseurs ne pouvant y répondre seuls.

Alain Baetens (Euronext) : au-delà des aspects règlementaires, pouvoir transmettre une vision de long-terme a toujours été une clef de la réussite d'une IPO. Quand elles présentent les informations aux investisseurs, les entreprises doivent bien comprendre les attentes de ceux-ci, et utiliser les cadres de reporting internationaux. Quelques bonnes pratiques : réaliser un diagnostic avant un reporting, commencer le plus tôt possible, identifier les enjeux matériels. La mise en place d’une stratégie ESG est un enjeu à long-terme. Communiquez sur les enjeux de transformation cohérents et mesurez la progression, et faites-vous accompagner par de vrais experts.

Concernant la gouvernance, convergence des panélistes pour dire qu’elle doit être adaptée au projet à la fois en matière de composition du conseil d’administration et de structure de gouvernance. Les investisseurs y sont de plus en plus attentifs et suivent différents critères liés à la typologie du conseil, à son fonctionnement, aux indicateurs suivis  (rémunération de l’équipe dirigeante, diversité, comités).

L’exemple de Hoffmann Green Cement est éclairant, avec le choix d’un directoire et d’un conseil de surveillance, les sujets climat et plus largement RSE étant portés par ces instances dans leur entièreté et non par un comité spécialisé, avec une prise de décision intégrant la décarbonation déclinée à tout niveau de l’entreprise.

Panélistes de la session

Panélistes

  • Stéphanie Arnaud, Managing director chez Rothschild & Co Equity Market Solutions
  • Alain Baetens, Head of listing large cap chez Euronext
  • Jérôme Caron, CFO d’Hoffmann Green Cement technologies
  • Aude Contamin, Responsable de la gestion Small & mid cap chez CDC Croissance

 

Modératrice

  • Isabelle de GAVOTY- Responsable de la thématique impact global environnement chez Mirova, administratrice d’ETI et membre de Chapter Zero France

Date: 16/11/2023